Barbieux, le siège de l'AFM à Roubaix, d'où sont pilotées les holdings qui font l'interface entre les enseignes et la noria de sociétés civiles des membres de la famille.
C'est l'une des singularités du capitalisme façon Mulliez : alors que l'augmentation de la valorisation des actifs contrôlés par l'AFM est sur 10 ans près de trois fois supérieure à celle des valeurs du CAC 40, le dividende reversé aux associés affiche lui un rendement quatre fois inférieur à la moyenne de la Bourse.
Depuis l'instauration du pacte familial Mulliez "Tous dans tout", en 1955, ce dividende représente généralement autour de 1 % de la valeur globale des actifs détenus collectivement. Cette année, le taux de redistribution est exceptionnellement bas, limité à 0,86 %. A titre de comparaison, le rendement moyen du CAC 40 est de 4 % et celui des obligations d'Etat de 3 %. Que les lecteurs se rassurent : en valeur absolue, les 610 actionnaires concernés sont loin d'être au pain sec.
Bon an mal an, c'est environ un tiers du cumul des résultats nets des entreprises de la galaxie Mulliez qui remonte chaque année vers les holdings de l'AFM. L'association redistribue à son tour un tiers des montants à ses associés sous forme de dividende, le solde restant à disposition des holdings de Barbieux pour les investissements dans de nouvelles pistes, les augmentations de capital ou encore la caisse de rachat, qui tamponne les écarts entre acheteurs et vendeurs sur le marché interne des titres familiaux.
Pour s'en tenir aux ordres de grandeur, le montant global du coupon que se partage la famille dans le cadre du pacte oscille selon les exercices autour de 10 % de la quote-part AFM des bénéfices nets des enseignes.
La raison de cette modération n'est pas seulement philosophique. Elle est aussi fiscale. Plus de la moitié de la valeur du coupon est en effet prélevée sur les réserves de trésorerie constituées par les comptes courants d'associés. Et c'est précisément pour faire durer au maximum cette situation fiscale avantageuse que l'AFM se doit d'étaler ces remboursements de comptes courants non imposables et donc modérer sa distribution de dividendes.