Dans son numéro du 19 février, Challenges présente un tableau indiquant, pour les entreprises du CAC40, la part du résultat net après impôts distribuée aux actionnaires. Le groupe PPR est en 11e position avec des dividendes qui représentent 53,4 % des bénéfices. Hasard du sommaire, on trouve quelques pages plus loin un article à propos de l'utilisation faite de ces dividendes par le patron-fondateur de PPR via sa collection d'oeuvres d'art (photo DR). Une passion dans laquelle François Pinault engloutit des sommes colossales. Toujours dans le même numéro, comme pour bien montrer dans quel monde évolue la famille du milliardaire breton, une photo très glamour du fils Pinault et de son épouse, l'actrice Salma Hayek, qui viennent de convoler. Bien sûr, n'importe qui a le droit d'acquérir des oeuvres d'art (après tout, mieux vaut cela que de flamber au Casino) ou de se marier avec une star d'Hollywood. Cela n'enlève en outre rien aux qualités d'entrepreneurs dont on peut faire preuve par ailleurs. Il n'empêche, certains télescopages sont parfois brutaux. Le jour même de la parution de ces articles dans Challenges, PPR présente ses résultats 2008 à la presse. Du côté des activités grand public, l'heure est à la réduction de la voilure aussi bien à La Redoute qu'à la Fnac ou chez Conforama. Ce matin, La Voix du Nord a rapporté les propos de syndicalistes particulièrement remontés : "Les résultats de PPR sont en hausse.Pinault a pour objectif d'augmenter la marge nette, la rentabilité et le cash-flow. C'est seulement cela que visent les plans de licenciement. C'est scandaleux." Et un autre de poursuivre : "Il y a 450 millions d'euros versés aux actionnaires, dont 40 % à la famille Pinault. Avec une partie, PPR pourrait satisfaire les salariés". On imagine le courroux de ces délégués quand ils vont tomber sur Challenges...