Le prototype de magasin testé par Décathlon à Villeneuve d'Ascq correspond à la volonté de l'entreprise de rendre le magasin plus agréable (moins froid et moins linéaire) et de
renforcer les équipes de vendeurs à même de conseiller les clients. L'objectif étant de concilier la largeur d'offre de l'hyper, multispécialiste du sport, et la convivialité d'une
boutique.
Chacun des 18 univers du magasin dispose de son propre poste d'encaissement, en l'occurrence un ou plusieurs automates.
Les clients peuvent soit scanner eux-mêmes, soit solliciter l'aider d'un vendeur. On le comprend, la barrière qui existait jusque-là entre les caissières et les équipes des rayons a été abolie.
Le magasin a formé l'ensemble de son personnel à l'encaissement et reconverti les caissières à la vente. La direction indique que ce changement d'organisation permet d'étoffer les équipes
de vente au-delà de la seule reconversion des caissières. Une information que conteste un élu du personnel pour qui le solde d'emploi global, à surface de magasin équivalente serait
négatif. Parallèlement à la mise en oeuvre du test, le point de vente s'est agrandi de 1 000 m² supplémentaires, une extension de
10 % qui biaise d'une certaine manière le bilan en termes d'effectifs. L'inquiétude des délégués syndicaux se nourrit en outre du déploiement de nombreux outils électroniques d'aide à la vente,
dont de multiples écrans tactiles et autres bornes interactives mises à la disposition de clients. Autant d'appareils qui, une fois que le public aura pris l'habitude de les utiliser, pourraient
autoriser un allégement de la présence humaine en magasin. En l'état, ce Décathlon Galerie a de quoi séduire les clients. Outre la plus grande disponibilité
des vendeurs pour les conseils et la suppression de l'attente aux caisses, l'agencement des espaces offre la possibilité de manipuler et d'essayer les équipements beaucoup plus facilement. Témoin
la boutique golf, l'espace rollers ou encore la vaste zone consacrée aux vélos. Cette dernière est notamment équipée d'un banc d'essai qui permet de tester les deux roues en reproduisant
différents parcours ou, à la manière de ce qui se fait sur les consoles de jeu ou dans les parcs d'attraction, en simulant une course au milieu d'un peloton virtuel. Le choix de Villeneuve d'Ascq pour mettre ce test en oeuvre n'est pas un hasard. Adossé au siège du groupe, le magasin est une vitrine pour les équipes de l'ensemble de la
société qui y viennent régulièrement en formation.
La direction se donne six mois pour faire le bilan. Seront notamment observés l'évolution du chiffre d'affaires, le degré de satisfaction des clients et, surtout, le taux de démarque. En effet,
des clients peuvent quitter la surface de vente sans avoir nécessairement réglé leurs achats. La largeur de la zone d'entrée / sortie du magasin (une dizaine de mètres) ne facilite pas la
surveillance. Des réglages de sécurité seront certainement nécessaires.
Reste que si ce test s'avère concluant, il ne pourra être dupliqué que dans les points de vente les plus grands. Il faut sans doute un minimum de 5 000 ou 6 000 mères carrés pour que ce concept
puisse être implanté et pleinement s'exprimer. Soit tout de même un potentiel d'une petite centaine de magasins sur l'Hexagone. On devrait donc savoir avant la fin de l'année si Décathlon,
l'entreprise préférée des Français, sera la première à s'engager massivement en faveur de cette nouvelle forme de commerce que constitue les magasins sans caissières.
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