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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 14:35

  mes-images-3-1049-copie-1.JPG"Si on ne les soutient pas, qui le fera ? " Face aux difficultés rencontrées par Auchan France, ses actionnaires familiaux ont décidé de se mobiliser. Plusieurs dizaines de membres du clan Mulliez, associés au sein de l'AFM, interviennent discrètement depuis quelques mois pour venir en aide aux hypermarchés de la filiale hexagonale. En achetant plus que de raison dans les linéaires ? Pas du tout. Sous la houlette de Sylvie Delplanque, dont la mère est une sœur de Gérard Mulliez, des cousins se portent volontaires pour "parrainer" des magasins.

« Tu as déjà vu un Mulliez dans ta vie ? Non ? Eh bien j'arrive ! » Voilà par exemple l'étonnant appel qu'a reçu un directeur de magasin du Sud-ouest. L'objectif : que chaque hyper français ait son parrain familial pour "l'accompagner dans la bienveillance". "Plus que ceux de Shanghai ou de Moscou, les directeurs français ont besoin de nous, décrypte un associé. Ce parrainage est très différent de nos voyages d'actionnaires en Chine ou en Russie, qui sont des territoires de croissance et où tout est plus facile qu'en France ».

Cet accompagnement doit constituer "un élan de solidarité durable". Concrètement, une fois par trimestre, l'associé vient passer une journée complète en magasin. "Les gens que nous rencontrons nous parlent de leur quotidien de collaborateur", commente un autre membre de la famille. Ce parrainage est supposé contribuer à faire baisser la pression de l'actionnaire : « ils en ont déjà beaucoup au travers de leurs objectifs ». Des objectifs auxquels le conseil familial n'est pourtant pas étranger...

La démarche offre aux associés familiaux "l'occasion de témoigner de leur confiance au personnel et de lui démontrer leur attachement à l'enseigne", explique anonymement un cadre de l'AFM. Les actionnaires volontaires ont cependant été mis en garde : ils ne doivent pas se substituer aux échelons hiérarchiques de l'entreprise. Le projet est distinct de celui de Muriel Van Der Wees (épouse du patron fondateur de Cultura) et de son opération « Vis ma vie », qui permet aux actionnaires de se mettre à la place d'un collaborateur en magasin.


En complément de l'article publié hier, j'apporte quelques précisions concernant les chiffres. Le volume de cash généré à fin septembre par Auchan France n'inclut pas la quote-part française des remises collectées auprès des fournisseurs par Auchan International. L'enveloppe du CICE n'est pas non plus intégrée. En revanche, le coût du plan de départ des 800 cadres est pour sa part inclus. En prenant en compte les différents éléments, selon des sources internes, il pourrait manquer, au moment de l'atterrissage au 31 décembre, environ 100 millions d'euros par rapport à l'objectif. Un trou qui se trouve correspondre au montant de l'investissement dans les prix annoncés en mars dernier.

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 23:00

 

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Alors que démarre sa traditionnelle opération promotionnelle des 25 jours, Auchan France est sous pression maximale. Jamais sans doute dans son histoire, l’enseigne d’hypermarché n’avait abordé une fin d’année de manière aussi affaiblie. Sur les neuf premiers mois de 2014, la filiale française du groupe nordiste accuse un retard de 430 millions d’euros par rapport à son objectif de 500 millions de cash* à atteindre sur l’exercice. Certes, chez Auchan, du fait de la politique commerciale, le poids des ventes de fin d’année est très supérieur à la moyenne du secteur. Par le passé, il est arrivé que des mois de décembre génèrent une activité équivalente à celle de quatre mois creux. Sauf que cette année, la capacité de l’enseigne à finir sur les chapeaux de roue semble relever de la mission impossible. Auchan subit de plein fouet la guerre des prix qui fait rage entre enseignes. En rayon, le prix de vente moyen des articles a chuté de 2,5 % depuis janvier. Du fait de la baisse du pouvoir d’achat, cette déflation ne profite pas aux volumes vendus. Conséquence : le chiffre d’affaires est également en repli de 2,5 % par rapport aux neuf premiers mois de 2013.

 

Les chefs de rayon ont perdu leurs repères

Dans les magasins hexagonaux, le pessimisme gagne toutes les catégories de salariés. Plusieurs des initiatives prises depuis un an par Vincent Mignot, le directeur général, ont eu pour effet de déboussoler le personnel, y compris l’encadrement. Il y a d’abord eu le remplacement des 53 rayons par 99 marchés et la suppression de la consolidation des secteurs. Finies les traditionnelles péréquations de marges qui permettaient de piloter en temps réel la rentabilité. « Les chefs de rayons ont perdu leurs repères, explique un délégué syndical. Etranglées par l’alignement des prix sur ceux des concurrents, les équipes commerciales n’ont plus qu’une visibilité très réduite sur la rentabilité de leur commerce. » Par ailleurs, le plan de départ de 800 cadres initié en début d’année provoque une véritable saignée dans les magasins. Sans parler des 58 millions d’euros provisionnés sur l’exercice pour financer ce plan.


"Aujourd'hui, l'emploi est véritablement menacé"

Les récentes alliances aux achats annoncées avec Système U et Metro ne produiront leurs premiers effets que sur l’exercice 2015. Reste que les quelques dizaines de millions d’euros qu’elles permettront d’obtenir des fournisseurs seront loin de compenser la dégradation des résultats de l’entreprise en France. En 2009, Auchan France générait 1 milliard de cash. Au rythme actuel, l’entreprise pourrait ne plus rien gagner d’ici deux ans.

La baisse des résultats pèse significativement sur les multiples primes (intéressement, participation, progrès, actionnariat salarié) en vigueur chez Auchan. « Mais il y a plus grave, s’alarme un délégué du personnel. Aujourd’hui, l’emploi est véritablement menacé ». Ainsi, une vingtaine de magasins seraient durablement en difficulté. La conjoncture liée à la crise, à la baisse du pouvoir d’achat et à la guerre des prix sur les grandes marques de PGC est loin d’être seule en cause. L’évolution même du métier et le concept de grand hyper - l’ADN d’Auchan - posent question.


« Nous sommes en fin de cycle » reconnaît un actionnaire familial. L’enseigne souffre comme jamais sur le non-alimentaire, en particulier sur l’équipement. Les soldes textile du début de l’été ont fait un flop. Des réflexions sont en cours autour de formes de vente « cross canal » : faut-il se contenter d’un showroom en magasin et privilégier la vente en ligne ? « Ce qui est sûr, commentait récemment l’un des dirigeants de l’entreprise, c’est qu’il faut que nos équipes réalisent que nous ne pourrons continuer avec ce modèle, sur cette pente. Il y aura forcément des renoncements ».


Vincent Mignot est persuadé qu’il tient le bon cap. « Si vous doutez, vous n’avez plus votre place » intime-t-il à ses cadres. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pourtant contre lui dans l’entreprise. On lui reproche pêle-mêle de n’avoir pas su s’affranchir d’Arnaud et de Gérard Mulliez - lesquels semblent d’ailleurs continuer de lui faire confiance -, de ne pas s’être suffisamment bien entouré, et puis surtout d’avoir multiplié à l’excès projets et priorités au point de plonger l’entreprise dans une situation inextricable.

Au mois d’août, lors de la présentation des résultats semestriels, la direction du groupe avait émis l’équivalent d’un avertissement sur les résultats de la France et de l’Italie. Depuis, dans la péninsule, Christian Iperti, le directeur général de la filiale, a été débarqué. Même si officiellement il s’agit de le nommer « directeur de la supply chain internationale du groupe ». En France, du fait du plan de reconquête lancé au printemps, Vincent Mignot semble bénéficier d’un sursis. La réussite ou non de l’opération des 25 jours sera cruciale, non seulement pour l’entreprise, mais également pour lui-même.


* en terminologie Auchan, le cash correspond à l’EBITDA, le résultat d’exploitation avant amortissements, frais financiers et impôts.

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 16:54

 

 

Dans un communiqué commun diffusé dans l'après-midi du jeudi 23 octobre, Auchan et le groupe allemand Metro annoncent avoir conclu un double accord visant à établir un partenariat international à l'achat.

Le premier porte sur une coopération permettant des négociations conjointes de conditions et de services spécifiques pour les principaux fournisseurs internationaux de produits de consommation de marques mondiales.

Le second est un accord d'approvisionnement international pour réaliser des achats conjoints, au niveau mondial, de produits non-alimentaires destinés à être revendus sous marque propre.  

"Il ne s'agit pas d'obtenir des remises mais de vendre des services aux fournisseurs, a tenté d'expliquer au magazine Challenges, Jean-Denis Deweine, directeur de l'offre et des achats internationaux du groupe Auchan. Nous pourrons, par exemple, proposer l'entrée en simultané dans 40 pays du monde et dans de multiples formats

L'accord intervient un peu plus d'un an après la fermeture des bureaux genevois d'Auchan International. Consolidant les ventes d'Auchan dans une douzaine de pays, cette structure permettait, bon an mal an, d'obtenir une centaine de millions d'euros de remises supplémentaires auprès des grandes multinationales (Colgate, Procter, Unilever, Nestlé, etc.).

Cet accord entre la famille Mulliez et le numéro un mondial du commerce de gros en libre-service n'est pas le premier. Il y a quelques années, l'enseigne Boulanger avait repris en France les magasins Saturn. Plus récemment, en Europe de l'Est, ce sont une centaine d'hypermarchés Real, cédée par Metro, qui ont été repris par Auchan.


Le lien vers le communiqué.

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 16:27

 

 

Guillaume Lecomte

Exit Jean-Louis Landrieux, l'homme-lige de Gérard Mulliez qui cumulait depuis 2010 les fonctions de directeur et de président d'Agapes. Le pôle restauration de l'empire Mulliez s'émancipe de la tutelle de son fondateur et accueille de nouveaux dirigeants. Thierry Mulliez, l'ancien patron de l'AFM, a été désigné président du conseil de surveillance tandis que Guillaume Lecomte (photo), jusque-là responsable des Trois Brasseurs, prend en charge la direction générale du groupe. Il a à son crédit les bonnes performances de son enseigne de brasserie, + 10 % en 2013 à 130 millions d'euros. Présente en France (31 restaurants), au Canada (14) et depuis l'an passé au Brésil, Trois Brasseurs réalise presque autant de chiffre d'affaires que les 100 unités de Pizza Paï, Il Ristorante, Bistrot du boucher et Amarine réunies.

Pour sa part, Flunch a abandonné en 2013 plus de 5 % de chiffre d'affaires, à 585 millions d'euros. Ces difficultés de l'enseigne-phare du groupe expliquent, pour partie, le départ cet été de son directeur général Vincent Lemaître.

Agapes a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires hors taxe de 954 millions d'euros mais dégagé à peine 1% de résultat net, obtenu qui plus est grâce aux 8 millions d'euros du CICE. Le groupe emploie 11 500 salariés.

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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 09:51

 

 

Selon le site LSA.fr, Auchan et Système U devraient annoncer le 11 septembre un accord de partenariat portant sur les achats. Ensemble, les deux groupes détiendraient 21,5 % de parts de marché, ce qui les mettrait au niveau des deux leaders, Carrefour et Leclerc.

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 10:00

 

 

Yves-Blein.JPGVoici la copie de l'article que j'ai publié sur le site Rue89

Mi-septembre, la mission parlementaire d'information sur le CICE, le fameux crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, va rendre ses conclusions. De multiples auditions ont déjà eu lieu. Le rapporteur de cette mission est le député-maire socialiste de Feyzin (69), Yves Blein (ci-contre en compagnie de Christiane Taubira, photo ©Yves Blein), qui se trouve faire partie de la famille Mulliez par le biais de son épouse, aujourd'hui décédée. Son étiquette socialiste en fait d'ailleurs une curiosité au sein de cette dynastie libérale et entrepreneuriale.

Au même titre que les autres entreprises de distribution, les enseignes du clan nordiste figurent parmi les principaux bénéficiaires du dispositif. Auchan, par exemple, a touché 44 millions d'euros en 2013. Une enveloppe dont l'usage suscite la controverse entre effet d'aubaine sur les comptes, financement de la guerre des prix et véritables créations d'emplois.

"Je vais donc sans délai rectifier ma déclaration auprès de la Haute autorité"

Contacté par le BlogMulliez.com, Yves Blein, déclare "n'avoir aucun lien qui permette de [le] qualifier d'associé avec quelque entreprise de la famille Mulliez que ce soit". Il s'avère qu'il est pourtant gérant de trois sociétés civiles détenant des titres de l'association familiale Mulliez. Des mandats qui ne figurent d'ailleurs pas sur sa récente déclaration d'intérêts et d'activités transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), instaurée suite à l'affaire Cahuzac. Interrogé sur cet "oubli", il s'en explique : "Je ne les ai pas mentionnés car ces sociétés contiennent des actifs appartenant à mes enfants [...]. J'en suis le gérant - par mesure de protection - ni rémunéré ni indemnisé et je n'en possède aucun titre ni actif. C'est pourquoi il ne m'avait pas semblé devoir intégrer cette information dans ma déclaration mais je vais donc sans délai rectifier ma déclaration auprès de la Haute autorité." Ex-usufruitier de son épouse défunte, Yves Blein a revendu cet usufruit à ses enfants à leur majorité, il y a une dizaine d'années, pour un montant estimé à plusieurs millions d'euros.

Agé de 59 ans, le maire de Feyzin a été élu à l'Assemblée nationale à la faveur de la vague rose de juin 2012. Il a préalablement exercé de 2002 à 2012 les fonctions de directeur général de l'association Léo-Lagrange.

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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 10:52

Chronodrive-Marcq-en-B-BG-copie-1.jpgJean-Philippe Grabowski, directeur général de Chronodrive depuis deux ans, vient d'être poussé vers la sortie. C'est le président, co-fondateur de l'enseigne, Ludovic Duprez qui va reprendre la direction opérationnelle de cette filiale d'Auchan. Vianney Mulliez, le patron du groupe, est à l'origine de cette décision.

Pionnier du drive en 2004, propriétaire des sites parmi les plus rentables, Chronodrive est aujourd'hui à la croisée des chemins. Contrairement à ses concurrents, adossés à des magasins, l'enseigne née à Marcq-en-Baroeul est un pure-player, exploitant des sites (75 en France) fonctionnant en solo. A ce titre, elle est plus exposée à l'essoufflement qui caractérise aujourd'hui le secteur, au terme de trois années d'une expansion débridée.Chronodrive a d'ailleurs fermé trois entrepôts ces derniers mois.

Grabowski paie en outre l'addition d'une gouvernance d'entreprise pour le moins bancale. D'une part, son binôme avec Ludovic Duprez n'a jamais fonctionné. Les sourires affichés en mars dernier pour la célébration des 10 ans de l'enseigne étaient des sourires de façade. D'autre part, le bug historique - dont la responsabilité revient à Gérard Mulliez - que constitue la cohabitation de Chronodrive et d'Auchan Drive au sein du groupe, n'a pas facilité la tâche de Grabowski.

C'est donc un grand commis de l'Etat Auchan qui vient d'être débarqué. DG de Chronodrive depuis 2012, Jean-Philippe Grabowski était passé précédemment par la Thailande, le Maroc (Marjane), la Russie (Atak) ou encore le pôle nouveaux concepts (A2pas, Partisans du goût).

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 11:26

 

P1020248"Gel immédiat de tous les investissements, suspension de tout nouveau projet de drive, abandon des extensions de magasin" : fin mai, Vincent Mignot, le DG d'Auchan France a tiré le sonnette d'alarme et signifié à ses équipes un renoncement sans précédent en matière de développement. Intitulée "Plan de reconquête 2014 : mobilisation générale", sa longue note de 5 pages invite chaque directeur de magasin et de service à chiffrer, sur son périmètre, et à lui faire remonter, pour le 8 juin, l'impact de ces renoncements. Le ton se veut drastique et sans concession : "Vous me suivez ou vous partez", indique-t-il en substance dans son courrier.

Le but de ces économies est de donner la priorité aux "sites coffres-forts" et de leur permettre d'avoir les moyens de se battre dans l'impitoyable guerre des prix que se livrent les hypers de Carrefour, Leclerc et Casino (Géant). Pour ne rien arranger, les ouvertures récentes de nouveaux magasins Auchan (Aéroville et Epinay-sur-Seine) ne donnent pas les résultats escomptés. L'enseigne a par ailleurs subi plusieurs revers en matière de développement : à Valenciennes-Marly, son projet a été retoqué alors que Leclerc a lui été autorisé à ouvrir 3 000 m² en centre-ville. Deux gros magasins du groupe vont en outre devoir affronter une nouvelle concurrence : celui de Grand-Synthe, dont le Leclerc voisin va s'agrandir ; celui de Villebon-sur-Yvette, clairement dans le collimateur du projet de l'Américain Costco, lui aussi autorisé en commission nationale.

Une précision : le projet immobilier d'Europa-City, au nord de Paris, n'est pas concerné, il est piloté par Immochan.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 11:00

 

 

Barthelemy_Guislain-Secteur-vert.jpgÉté 96. Au terme d’une méga OPA sur les Docks de France, Auchan vient d’avaler Mammouth. Il s’agit de la plus grosse opération de croissance externe jamais réalisée par l’enseigne nordiste. Pour mener à bien la fusion, Gérard Mulliez confie l’audit d’acquisition à KPMG. Parmi les collaborateurs dépêchés sur le dossier par le cabinet se trouve un auditeur financier débutant, Barthélémy Guislain. Il est âgé de 22 ans, c’est son premier job. Le jeune homme n’imagine certainement pas un instant que 18 ans plus tard, c’est lui que la famille Mulliez, propriétaire de l’enseigne pour laquelle il est alors en mission, va se choisir comme président. C’est pourtant, sauf coup de théâtre, ce qui va se passer demain, samedi 24 mai, à Marcq-en-Barœul, dans la banlieue de Lille, où se retrouvent les membres de l’association familiale Mulliez pour leur assemblée générale annuelle. Après quatre mandats et 16 années à la tête du conseil de gérance, le précédent président, Thierry Mulliez, 59 ans, ne se représentait pas. Âgé de 40 ans, son successeur sera le plus jeune jamais élu à cette fonction depuis 1955, année de la fondation du pacte « Tout dans tout » qui regroupe aujourd’hui les 650 cousins actionnaires.

Bart-Guislain-FB.JPGCela fait plus d’un an que celui qui est par ailleurs co-fondateur de l’enseigne Kbane, spécialiste de la rénovation thermique de l’habitat, se prépare à cette élection. Une nouvelle vie commence pour lui. Et, tradition familiale oblige, elle démarre dans la discrétion. Autant pour promouvoir son enseigne, Barthélémy Guislain était prêt à parler aux médias, autant désormais il va s’en tenir à l’écart, préférant se concentrer sur l’affectio societatis et sur la gouvernance de cette structure à nulle autre pareille. Sans parler des multiples arbitrages - souvent tendus - à rendre en matière financière ou juridico-patrimoniale.

« On s’arrange toujours pour arrêter avant que ça saigne » rassurait André Mulliez, l’un des pères fondateurs de l’AFM pour décrire les empoignades familiales. Ex-champion d’escrime - il a fait sports-études -, Barthélémy Guislain va pouvoir de nouveau goûter aux sensations du fleuret moucheté. C’est que l’exercice de cette présidence du conseil de gérance requiert des qualités toutes particulières pour assurer la cohésion de cette noria de cousins dont tous n’ont pas la docilité comme caractéristique première.  

Barthelemy-Guislain.jpgIssu d’une famille d’architectes, Barthélémy Guislain est diplômé de l’Ieseg, école de commerce et de gestion lilloise. Il a ensuite passé une année à Montréal. C’est à la faveur de son mariage, en 1998, qu’il découvre l’AFM et en devient associé. Les assemblées familiales, les rencontres, les présentations de résultats des enseignes lui donnent l’envie de travailler dans le commerce. En 2000, il quitte KPMG et entame une procédure classique de recrutement chez Leroy Merlin. Il démarre comme contrôleur de gestion au magasin de Valenciennes. Deux ans plus tard, il est muté à Arras et est ensuite promu directeur du magasin de Dunkerque, où il restera cinq ans en poste. Entre-temps, Barthélémy Guislain a été repéré par Michel Leclercq, le fondateur de Décathlon, qui le fait venir comme administrateur et membre du comité d’investissement d’Oxylane.

En 2007, avec son cousin et ami Bertrand Cunaud, ils fondent Kbane, intégré au groupe Adéo. Leur premier magasin est ouvert à Villeneuve-d’Ascq, à deux pas de la centrale d’achat d’Auchan et du Campus Décathlon. L’entreprise compte aujourd’hui cinq sites et vise 15,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Après cinq exercices dans le rouge pour cause d’investissements et plus de 10 millions d’euros de déficits cumulés, Kbane devrait devenir rentable cette année.

Côté famille, le nouveau patron de l’AFM est issu de la branche des Guy. Son épouse, Marie-Hélène, est aussi dans le commerce, mais le petit commerce en l’occurrence. Elle a repris en 2010 avec une amie une boutique indépendante de jouets dans la banlieue lilloise. S’agissant de ses hobbies, ou plutôt de son « ressourcement personnel », outre sa famille et les plaisirs de la table, Barthélémy Guislain pratique le golf et la course à pied.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 10:30

 

 

logo-AFM-copie-2.jpgCe samedi 24 mai, les 650 cousins de l’association familiale Mulliez (AFM) sont invités à désigner les membres de leur nouveau conseil de gérance. La structure fait l’interface entre les sociétés civiles des actionnaires familiaux et les holdings qui contrôlent les enseignes (Auchan, Décathlon, Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger, etc.).

Cette élection, qui se déroule dans la banlieue lilloise, est un temps fort de la gouvernance familiale du premier acteur non côté de l’économie française. Le scrutin 2014 marque cependant une rupture dans l’existence de l’AFM.

img_10.jpgThierry Mulliez, 59 ans, qui préside le conseil de gérance depuis 1998, ne se représente pas. Son départ a été anticipé ; il n’en ouvre pas moins une nouvelle ère en matière de gouvernance. Aucun membre de la famille n’était jusque-là resté si longtemps (16 ans) à cette fonction.

Intervenant cette semaine à Lille à l’occasion du Trophée des Chênes d’Or organisés par la Société Générale, le futur ex-patron de l'AFM a partagé sa vision de l’entreprise familiale. La Voix du Nord a rapporté ses propos : « L’entreprise familiale, au contraire de l’entreprise financière, présente l’avantage de la pérennité et du long terme, du risque mesuré. Nos entreprises familiales recherchent l’efficacité d’abord pour nos clients, nos collaborateurs et seulement après pour nos actionnaires. La réalisation de valeur est un devoir, pas un objectif ».

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La face cachée de l'empire Mulliez

Entrez dans les coulisses de cette famille aux 700 cousins, découvrez qui est vraiment Gérard Mulliez, le fondateur d'Auchan, quelles sont les méthodes du groupe en Russie, ses cachotteries en Chine, ses relations inavouables outre-Atlantique.

Au sein de la tribu roubaisienne, le malheur des uns et les principes des autres ont fait la fortune de tous. Par-delà l’exceptionnelle réussite entrepreneuriale du clan, la saga Mulliez est d’abord une histoire familiale des plus romanesques. Riche en anecdotes et en confidences, l’enquête prend ici des allures de fresque historique où les révélations le disputent aux affaires de famille.

 

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L'empire des Mulliez

AFM2Fort de ses 600 000 salariés et de ses 86 milliards d'euros de chiffre d'affaires, l'empire des Mulliez constitue le premier acteur familial de l'économie française. Il ne s'agit pas d'un groupe à proprement parler mais d'une galaxie d'entreprises ayant en commun d'être contrôlées par les membres de l'association familiale Mulliez (ci-dessus la photo du siège de l'AFM à Roubaix).
Les principales enseignes sont : Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, Boulanger, Kiabi, Pimkie, Flunch, Atac, Norauto, Kiloutou, Cultura, Brice, Jules, Grain de malice, Top Office, Picwic, Phildar, etc. La plupart ont leur siège dans le Nord, autour de Roubaix, le berceau des Mulliez.

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