En 2008, Cultura fête ses 10 ans d’existence. Fondée par Philippe Van der Wees, un ancien cadre de Kiabi, la « petite Fnac qui monte » compte désormais 38 magasins sur l’Hexagone. Bien que n’étant pas détenue par l’association familiale Mulliez, l’enseigne n’en fait pas moins partie de la galaxie nordiste. L’épouse de Philippe Van der Wees, Muriel, est en effet l’une des filles d’André Mulliez, l'un des piliers du clan, et fait partie des sept associés familiaux élus au conseil central de l’AFM. Son mari, lui, préside le conseil de surveillance de l’enseigne de prêt-à-porter Xanaka. Jusqu’à présent, le couple actionnaire est parvenu à autofinancer le développement de l’entreprise, aidé - il est vrai - par quelques cousins qui interviennent à titre individuel, en marge du pacte collectif. De ce point de vue, la situation actionnariale de Cultura contraste avec celle qu’avait connue Décathlon en 1980. Michel Leclercq, le fondateur de l’enseigne, confronté à des problèmes de trésorerie pour financer son expansion, avait alors été contraint de faire souscrire une augmentation de capital par l’association familiale. Et par conséquent d’abandonner son statut d’actionnaire majoritaire. Une alternative qui n'est manifestement pas à l'ordre du jour chez Cultura.
En fait, Thierry Mulliez intervenait à Dijon dans le cadre d'une réunion organisée par le Réseau Entreprendre, la structure d'aide aux créateurs d'entreprise fondée par son oncle, André Mulliez. En préambule au bref entretien publié dans l'édition du samedi 8 mars, le président de l'AFM avait expliqué à Berty Robert, journaliste au Bien Public : "Je rêve de pouvoir parler à un journaliste sans qu'il écrive quoi que ce soit sur moi"...