En 2008, Cultura fête ses 10 ans d’existence. Fondée par Philippe Van der Wees, un ancien cadre de Kiabi, la « petite Fnac qui monte » compte désormais 38 magasins sur l’Hexagone. Bien que n’étant pas détenue par l’association familiale Mulliez, l’enseigne n’en fait pas moins partie de la galaxie nordiste. L’épouse de Philippe Van der Wees, Muriel, est en effet l’une des filles d’André Mulliez, l'un des piliers du clan, et fait partie des sept associés familiaux élus au conseil central de l’AFM. Son mari, lui, préside le conseil de surveillance de l’enseigne de prêt-à-porter Xanaka. Jusqu’à présent, le couple actionnaire est parvenu à autofinancer le développement de l’entreprise, aidé - il est vrai - par quelques cousins qui interviennent à titre individuel, en marge du pacte collectif. De ce point de vue, la situation actionnariale de Cultura contraste avec celle qu’avait connue Décathlon en 1980. Michel Leclercq, le fondateur de l’enseigne, confronté à des problèmes de trésorerie pour financer son expansion, avait alors été contraint de faire souscrire une augmentation de capital par l’association familiale. Et par conséquent d’abandonner son statut d’actionnaire majoritaire. Une alternative qui n'est manifestement pas à l'ordre du jour chez Cultura.

Illustration du bon millésime 2007 réalisé par l’enseigne au rouge-gorge : 41 des 44 magasins ont vu leurs ventes croître l’an passé alors que chez Carrefour, c’est seulement un hypermarché du Top 100 sur deux qui a progressé en 2007. L’écart de performance ne concerne pas seulement les plus gros magasins mais se vérifie sur l’ensemble du parc hexagonal avec un CA 2007 chez Auchan France en hausse de + 2,4 % soit exactement le double de Carrefour (+ 1,2 %). Par rapport à 2006, année de quasi-stabilité pour le CA Auchan France, 2007 est donc marqué par une reprise sensible de l’activité. En matière de rentabilité, la baisse du résultat net d’Auchan France amorcée en 2004 – avec le début de la réforme de la loi Galland – s’est poursuivie sur 2007. Cependant, alors qu’à la mi-octobre Arnaud Mulliez avait tiré la sonnette d’alarme, prédisant un recul de 10 %, les bonnes performances commerciales sur la fin d’année ont finalement permis de boucler sur l’exercice sur un repli limité à 3 %.
Dans l’attente de la publication officielle des résultats du groupe, annoncée pour le début avril, on peut encore citer l’évolution des ventes d’Atac France, + 0,3 %. Un chiffre qui peut surprendre au regard de la baisse des parts de marché de l’enseigne. L’explication : celle-ci est principalement due aux mauvaises performances enregistrées par les magasins franchisés, lesquels ne sont évidemment pas consolidés dans les comptes d’Atac France.