D'ici quelques semaines, Christophe Dubrulle (à droite sur la photo), le président du directoire d'Auchan, va être en mesure de faire valoir ses droits à la retraite. Le choix du successeur de ce fidèle compagnon de Gérard Mulliez va constituer un acte fort pour Vianney Mulliez, président du conseil de surveillance depuis le départ, en 2006, du fondateur du groupe.Ce choix sera d'autant plus scruté, en interne, que Vianney Mulliez (à gauche sur la photo) a montré en trois ans qu'il avait une conception très opérationnelle de son mandat. Présent sur de multiples fronts, il n'hésite pas à s'impliquer personnellement sur des dossiers où l'on attendrait davantage Arnaud Mulliez, patron de la France, ou justement Christophe Dubrulle, également en charge de la branche hypermarchés. Il est d'ailleurs vraisemblable que le départ de celui-ci signe la fin du cumul de ces deux fonctions. Pour ces deux postes à pourvoir, deux hommes sont en lice : - Benoît Lheureux, ancien patron de l'Italie, entré en 2007 au directoire avec comme responsabilités le développement, les ressources humaines et Immochan. Un périmètre de nature à lui donner la hauteur de vue nécessaire à la présidence du directoire. - Patrick Coignard, actuel président de la filiale espagnole, en charge des synergies hypermarchés, un poste stratégique au regard du poids de ce format (80 % du CA du groupe). Malgré les difficultés d'AlCampo sur 2008, il est favori pour la branche hypers. Un troisième homme est également dans les starting-blocks : Philippe Saudo, actuel directeur général des supermarchés. "Programmé" pour succéder à Benoist Cirotteau à la présidence de cette branche, il doit d'abord réussir le passage sous l'enseigne Simply Market de l'intégralité du parc de supermarchés. D'ailleurs, il se pourrait bien que ce soit la date d'achèvement de ce vaste chantier, tout autant que l'anniversaire des 65 ans de Christophe Dubrulle (à la fin août), qui marque l'officialisation des promotions.
Décryptages C'est un dividende de 106 millions d'euros, en baisse de 45 % par rapport à 2008, qui vient d'être voté lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe Auchan. L'occasion de faire un rapprochement avecle rapport Cotis (du nom du directeur de l'Insee)commandé par l'Elysée relatif au partage des profits dans les entreprises. Le quotidien Les Echospublie aujourd'hui les conclusions de ce rapport. On y apprend que les dividendes représentent en France en moyenne 16 % de l'excédent brut d'exploitation. L'an passé, Auchan était légèrement en dessous de la moyenne avec un ratio à 14,7 %. Cette année, du fait de la quasi diminution par deux du coupon, la part distribuée n'est plus que de 8 %. Cela ne va pas pour autant mettre au pain sec les 550 cousins de l'association familiale Mulliez dont Auchan représente grosso modo les deux-tiers du patrimoine. Loin d'avoir tous leur oeufs dans le même panier, les Mulliez peuvent compter sur un large portefeuille d'activités. Chaque année, leconseil de gérance de l'AFM est amené à arbitrer la part du résultat prélevé dans les différentes entreprises. Les sociétés dégageant de bons résultats ont naturellement vocation à être plus contributrices à l'aisance du propriétaire. A l'inverse, les entreprises générant des résultats plus faibles ou ayant, à bénéfice équivalent, davantage de besoin d'investissements, sont moins sollicitées. Compte tenu de la spécificité de la structure actionnariale en vigueur, avec en particulier plusieurs holdings intermédiaires entre l'entreprise et les associés Mulliez, le dividende qui apparaît dans le rapport annuel d'Auchan ne détermine pas automatiquement à ce qui revient individuellement aux membres de la famille. Au sein de la galaxie Mulliez, ce ne sont pas les entreprises mais un réseau de holdings de contrôle qui versent les dividendes aux associés. Ces holdings - ayant pour commandités les membres du conseil de gérance de l'AFM - font l'objet d'une gestion spécifique : elles organisent les prélêvements dans les entreprises, réallouent une partie des sommes pour les investissements dans de nouvelles pistes ou pour des augmentations de capital et affectent le solde, soit aux réserves collectives du clan, soit à la distribution aux associés. Qui plus est, les titres des holdings sont détenus par les membres de la famille via des sociétés civiles. Grâce à un très haut niveau de comptes courants, une partie de la distribution peut donc encore se faire en marge des dividendes classiques, sous forme de remboursement de ces comptes courants, non fiscalisé. Et c'est précisément pour faire durer au maximum cette situation fiscale avantageuse que l'AFM se doit de modérer sa distribution de dividendes.
Exclusif - Deux jours après l'annonce de la création du groupe multimarque Brice / Jules / Bizzbee (voir ma note du 28 avril), LeBlogMulliez.com révèle un autre mouvement important au sein de l'activité prêt-à-porter de la galaxie Mulliez. Kiabi est en discussions avancées avec le groupement des Mousquetaires afin d'accueillir sous son enseigne les adhérents exploitant les magasins Vêti. Propriété du groupement des Mousquetaires, l'ex-Vêtimarché compte 150 points de vente en France, pour la majorité implantés à proximité d'un Intermarché.Soucieuse de consolider son leadership (25 % de part de marché sur les grandes surfaces spécialisées textile) et de conforter son implantation par le biais de la franchise, l'enseigne des Mulliez négocie actuellement un rapprochement avec ce réseau. Elle se donne ainsi les moyens de densifier considérablement son parc hexagonal qui passerait de 200 à 350 points de vente. La négociation en cours vise à permettre le basculement des contrats liant actuellement les adhérents Vêti à leur centrale au profit d'un contrat de franchise avec Kiabi, sous l'égide des Mousquetaires. Autant sur l'alimentaire, avec Intermarché, le groupement occupe un rôle majeur, autant dans le textile, il reste cantonné aux seconds rôles. Problèmes de positionnement, d'attractivité, d'image, de notoriété, de savoir-faire, etc. : Vêti est clairement à la peine. Plus d'un magasin sur deux est déficitaire avec pour conséquence des impayés en augmentation constante auprès de la centrale. Il y a 18 mois, déjà, c'est précisément à cause de ce passif encombrant qu'une première négociation entre les deux parties avait échoué, Kiabi refusant de prendre en charge l'intégralité de l'apurement des comptes. Depuis, la dégradation des performances commerciales de l'enseigne a semble-t-il amené les Mousquetaires à se montrer moins exigeants. Initialement développée sous forme intégrée, l'enseigne Kiabi s'est ouverte à la franchise depuis quelques années. C'est notamment pour elle la possibilité de s'implanter dans des villes moyennes et sur de surfaces inférieures à celles des magasins exploités en propre. Kiabi a été fondé en 1978 par Patrick Mulliez, frère de Gérard Mulliez (Auchan). Ils détiennent à eux deux les deux tiers du capital, le solde étant contrôlé par l'association familiale Mulliez. L'entreprise est aujourd'hui dirigée par Jean-Christophe Garbino. En 2008, Kiabi a ouvert une trentaine de points de vente et enregistré des ventes globales en hausse de 15 %.
Les enseignes de prêt-à-porter masculin de la galaxie Mulliez, Brice et Jules, ainsi que l'extension "ados" de cette dernière, Bizzbee, annoncent dans un communiqué repris par Nord-Eclair leur projet de créer un groupe commun. Chacune conservera son autonomie logistique, son réseau et poursuivra sa propre stratégie commerciale et marketing, a-t-il été annoncé aux salariés.Seul changement notoire pour l'instant : le transfert prévu l'an prochain du Mans vers Roubaix du siège de Brice, lequel emploie 104 salariés.L'association familiale Mulliez attend de cette nouvelle organisation qu'elle permette de "mieux anticiper et de préparer les développements futurs, en menant des chantiers stratégiques communs" et en assurant "à chaque marque la réactivité nécessaire à son développement". A voir si cela inclut ou non la mise en commun des approvisionnements asiatiques. Cette évolution n'est en soi guère surprenante. Les deux enseignes ont longtemps eu le même président de conseil de surveillance, en l'occurrence Marc Mulliez. Avec cette intégration au sein d'un groupe multimarque commun, elles se retrouveront dans un schéma de coopération voisin de celui développé pour les enseignes de prêt-à-porter féminin, Pimkie, Xanaka et Orsay. Fondée en 1985 par Dominique Marcadé (toujours actionnaire à hauteur de 20 %), Brice compte 220 points de vente sur l'Hexagone dont une vingtaine d'affiliés. L'enseigne cible les 35 / 45 ans et emploie 1 300 collaborateurs. Jules, pour sa part, est le prolongement de Camaïeu Homme, développé par Jean-Pierre Torck, puis acquis par l'AFM en 1996. Ses 300 boutiques (dont 80 franchisés) visent quant à elles les 25 / 30 ans. Depuis trois ans, Jules a développé un concept spécifique pour les 16 / 20 ans, Bizzbee, qui compte déjà une vingtaine de points de vente.
Il y a une dizaine d'années, Gérard Mulliez et deux de ses frères ont racheté, en marge de l'AFM, la société nordiste MacoPharma, spécialiste des poches de sang pour transfusions. Depuis trois ans cette entreprise développe des masques respiratoires et notamment ceux de la fameuse classe FFP2, recommandée par les instances médicales contre la grippe porcine.
Désormais partiellement indexé (à hauteur de 28 %) sur Valauchan, le FCP Valsuper s'inscrit lui aussi en négatif avec un repli de 1,02 %. Comme le montre l'historique, chez Atac / Simply, les salariés-actionnaires ont malheureusement l'expérience de type d'évolution. Pas étonannt, au regard de la fonte de leur patrimoine ces dernières années, qu'ils soient de moins en moins tentés de replacer dans ValSuper leurs primes de participation. D'ailleurs, au sein de la branche supermarchés du groupe Auchan, la part de capital détenue par les salariés via le FCP est inférieure à 3 %.
Du jamais vu ! Pour la première fois depuis la mise en place de l'actionnariat salarié chez Auchan, en 1977, les collaborateurs du géant nordiste de la distribution voient cette année la valorisation de leur épargne s'inscrire en négatif, en l'occurrence à -1,13 %. Un coup dur au moral des troupes : au fil des décennies, le FCP Valauchan et ses progressions régulières ont joué un rôle clé dans l'attachement des salariés envers leur entreprise. Le repli de la valeur Valauchan 2009 est sans commune mesure avec les dégringolades boursières qui affectent les cours des distributeurs cotés, tels que Carrefour ou Casino. Cette première évolution négative n'en va pas moins décevoir les 120 000 collaborateurs qui placent dans le FCP Valauchan leurs primes de participation aux résultats (8,5 % pour 2008). La déception est d'autant plus forte que sur l'exercice écoulé, Auchan a affiché de solides résultats.Le taux d'évolution négatif reflette à la fois le pessimisme des experts (en charge de l'évaluation du titre Auchan stricto sensu) et les très mauvaises performances de la caisse de rachat. Composée d'une variété de produits de placement qui étaient jusque là confiés à la Société Générale, elle a vu sa valeur chuter de 2,4 % du fait de la crise financière. Or, cette caisse représente 17 % du portefeuille global Valauchan, d'où l'impact sur la valeur de la part. S'agissant de la valorisation d'Auchan proprement dite, les experts ont rendu un verdict (- 0,8 %) qui constitue le plus bas taux de toute l'histoire du groupe. Trois principaux facteurs peuvent l'expliquer : les sombres perspectives conjoncturelles ; les mauvais résultats du premier trimestre avec déjà un gros retard sur l'objectif de cash en France et, enfin, la progression de l'endettement du groupe qui atteint 39 % contre 30 % il y a un an.
Les salariés-actionnaires de Décathlon ont appris l'évolution de la valeur de part du FCP Formathlon : + 5,25 %. Par comparaison avec l'historique et en se basant sur les années présentant un profil économique similaire à celui de 2008 (lire ma note du 2 avril), c'est une évolution au moins trois fois inférieure que les experts semblent avoir retenu pour tenir compte de l'effet de la crise et des perspectives assombries.
Avant Noël, Tapis Saint-Maclou avait confié à la banque Lazard la mission de trouver un acquéreur pour sa filiale britannique Allied Carpets. C’est désormais chose faite à en croire The Independant qui annonce le nom du repreneur : le fonds Sigma Capital. L’aventure d’Outre-Manche n’aura donc pas duré plus de 10 ans pour le n°1 français des revêtements du sol au plafond. Une décennie au cours de laquelle il ne sera jamais parvenu à récupérer les 85 millions de livres investis au moment de l’acquisition de l’enseigne et de ses 220 points de vente.
L’Angleterre représentait 42 % des ventes du groupe, un chiffre qu’est loin de compenser la reprise intervenue en 2008 de la quarantaine de magasins Mondial Moquette. Conséquence : cette réduction du périmètre économique de l’entreprise a amené les experts chargés d’évaluer sa valeur à une diminution de 33 %. Un chiffre qui rejaillit directement sur la valeur des parts du FCP des salariés actionnaires…
Intervenu le 25 mars dernier, le départ-surprise de Catherine Gallais, directrice générale de Pimkie France, relance les rumeurs autour de l’une des enseignes historiques de prêt-à-porter de la galaxie Mulliez. En proie à des difficultés structurelles aggravées par la crise qui frappe de plein fouet depuis quelques mois le secteur de l’habillement, Pimkie pourrait prochainement connaître des suppressions de postes. A ce jour, aucune information n’a officiellement été communiquée aux représentants du personnel. Il n’empêche, l’arrivée récente à la présidence du conseil de surveillance de Richard Maurice (lire ma note du 3 février) et le départ de Catherine Gallais sont les signes manifestes qu’une reprise en mains est en cours. A voir quelles en seront les conséquences au plan social.
Entrez dans les coulisses de cette famille aux 700 cousins, découvrez qui est vraiment Gérard Mulliez, le fondateur d'Auchan, quelles sont les méthodes du groupe en Russie, ses cachotteries en Chine, ses relations inavouables outre-Atlantique.
Au sein de la tribu roubaisienne, le malheur des uns et les principes des autres ont fait la fortune de tous. Par-delà l’exceptionnelle réussite entrepreneuriale du clan, la saga Mulliez est d’abord une histoire familiale des plus romanesques. Riche en anecdotes et en confidences, l’enquête prend ici des allures de fresque historique où les révélations le disputent aux affaires de famille.
Fort de ses 600 000 salariés et de ses 86 milliards d'euros de chiffre d'affaires, l'empire des Mulliez constitue le premier acteur familial de l'économie française. Il ne s'agit pas d'un groupe à proprement parler mais d'une galaxie d'entreprises ayant en commun d'être contrôlées par les membres de l'association familiale Mulliez (ci-dessus la photo du siège de l'AFM à Roubaix).
Les principales enseignes sont : Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, Boulanger, Kiabi, Pimkie, Flunch, Atac, Norauto, Kiloutou, Cultura, Brice, Jules, Grain de malice, Top Office, Picwic, Phildar, etc. La plupart ont leur siège dans le Nord, autour de Roubaix, le berceau des Mulliez.
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