Tout au long de l’opération « les 25 jours Auchan », on a pu entendre à la radio de multiples chansons vantant les promos dans tous les styles musicaux. Alors que l’animation commerciale se termine et que l’heure est au bilan, les résultats aussi s’apprécient en fanfare. Dans de nombreux hypermarchés, ce sont des progressions de plus de 20 %, voire + 25 % qui ont été enregistrées. Certes, Auchan France « repassait » sur un historique 2009 qui avait été décevant. Il n’empêche, la performance commerciale est réelle. Produit-phare de ces 25 jours : l’aspirateur sans sac Dirt Devil, vendu 79 euros au lieu de 199 euros, qui a parait-il déplacé les foules.
Alors que décembre démarre - un mois toujours très stratégique chez Auchan dont la part de marché n’est jamais aussi forte qu’au moment des fêtes -, un réel optimisme prévaut dans l’entreprise. Si les paquebots du top 10 (les magasins d’Englos, Roncq, Vélizy, St-Priest, Aubagne, etc.) n’ont pas encore retrouvé le rythme, en revanche, des dizaines de magasins, en milieu de tableau, font feu de tout bois. A tel point qu’Auchan France est pour l’instant en situation de réaliser le meilleur exercice de son histoire. Une performance dont se félicitera Gérard Mulliez et sa famille à la veille d’une année 2011 qui marquera le 50e anniversaire du groupe.
Comme chaque année, le blogMulliez publie la consolidation des chiffres d'affaires des différentes entreprises composant la galaxie Mulliez. Une compilation qui donne la mesure de l'importance des activités du premier acteur non coté de l'économie française. En 2009, le total des ventes enregistrées par les sociétés de l’empire des Mulliez a progressé de 2,3 %, à 68 milliards d'euros.
Ce chiffre inclut les ventes des enseignes contrôlées collectivement par l'AFM (Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, Boulanger, etc.) ou à titre individuel par des membres de la famille (Norauto, Cultura, Picwic, etc.) ainsi que l'intégration proportionnelle des participations minoritaires au capital des groupes 3 Suisses (à 44 %) et Sonepar (à 16 %). Concernant ce groupe, leader mondial de la distribution de matériel électrique, il a vu ses ventes se replier de 13 %, à 11,9 milliards d’euros, l’an passé du fait de la crise. Autre entreprise à avoir enregistré une forte baisse de son chiffre d’affaires : Saint Maclou, dont les ventes reculent de 41 %, à 365 millions d’euros, suite à la cession de la filiale britannique Allied Carpets.
A l’inverse, les meilleures progressions ont été le fait de Kiabi (+ 16 %), HTM / Boulanger (+ 14,3 %) et Oxylane / Décathlon (+ 9,5 %).
Au global, non compris les effectifs des 3 Suisses et de Sonepar, les entreprises du clan Mulliez emploient 395 000 salariés.
En photo, le siège roubaisien de l'association familiale Mulliez.
L’expansion à marche forcée de Kiabi passe aussi par les centre-villes et par des surfaces pouvant dépasser les 2 500 m². C’est ainsi que l’enseigne a récemment validé un projet d’implantation à Nantes, sur 2 700 m² répartis sur deux niveaux laissés vacants par les Galeries Lafayette. L’ouverture, rue du Calvaire, est prévue en septembre 2011, selon Ouest-France.
A Metz ou Mulhouse, le spécialiste de la mode à petit prix exploite déjà des unités de 3 000 m². Tout comme au Puy-en-Velay, où il a récemment ouvert un point de vente de cette taille. Concernant les implantations urbaines, Kiabi peut s’appuyer sur ses expériences à Nancy, Lille ou encore Boulogne.
Le centre-ville, ce sont souvent des magasins sur plusieurs niveaux, donc des escalators, des entrées multiples, mais surtout une clientèle plus volatile qu’en périphérie. Alors que H&M qui, jusque-là, se concentrait sur les agglomérations de plus de 200 000 habitants, investit de plus petites villes - témoin ses projets à Libourne ou Tarbes -, Kiabi n’entend pas rester sans réagir. Son nouveau concept de merchandising du rayon femmes, en cours de test à Villeneuve d’Ascq, Narbonne et Montélimar, procède aussi de la même volonté de remise en cause permanente. Contrairement à la segmentation par âge en vigueur, le nouveau plan repose sur une distinction de l’offre par thématiques : très mode, décontractée, sportswear, etc. L’initiative s’explique aussi par le fait que depuis deux ans, le rayon femmes est celui qui souffre le plus.
182,6 millions d’euros : c’est qu’ont investi, en France, les trois principales enseignes de la galaxie Mulliez (Auchan, Décathlon, Leroy Merlin) en espace publicitaire au cours des trois premiers trimestres 2010. Un cumul qui confirme le rang de premier annonceur du secteur distribution du groupe Mulliez. (Source : Kantar Media)
2011, années des 50 ans d’Auchan
Tandis que les 25 jours Auchan sont entrés dans leur dernière semaine, toute l’équipe de direction est désormais tournée vers le 60e anniversaire. A cette occasion, l’enseigne fondée en 1961 prévoit un ambitieux plan d’animations commerciales qui va s’étaler tout au long de l’année.
L'Association familiale Mulliez a pris ces derniers mois des participations au capital d'Alibaba Group, le numéro un de l'Internet en Chine. Il s'agit de positions très minoritaires, sans volonté de gouvernance active.
Cet investissement, piloté par Jérôme Mulliez, s'inscrit dans la stratégie de l'AFM consistant à se doter de postes d'observation avancés sur les nouveaux marchés.
Alibaba, fondé en 1999 par Jack Ma et sa famille, a pris le contrôle de Yahoo! Chine en 2005. Début novembre, des rumeurs de rapprochement avec AOL ont été rapportées par la presse.
Fin octobre, plusieurs magasins Leroy-Merlin ont organisé à l'occasion de l'opération "Fête des envies" des flash-mob sous les yeux des clients.
Ci-dessous, les vidéos réalisées à Villeneuve d'Ascq, Toulon La Valette, Grenoble, Pau, Valence et Arras.
La saison 1 bat son plein. Soucieux de donner à ses jeunes associés le goût de l'aventure entrepreneuriale, l'association familiale Mulliez a lancé en septembre l'opération Start'Academy. De quoi s'agit-il ? D'un concours de projets d'activité nouvelle réservé aux membres de l'AFM. Il est conduit par Guillaume Lavigne (photo ci-contre), directeur en charge de l'affectio societatis au sein du family office. Le programme, élaboré avec la Solvay Brussels School, inclut des séances de coaching, des ateliers études de marché et plans d'action ainsi que des modules d'évaluation. "Idée folle ou rêve secret ? interroge la plaquette de présentation. Profitez de cette opportunité. Qu'elle se concrétise ou pas". La grande finale est prévue lors de l'assemblée générale familiale de décembre. En prime time évidemment. Mais sans Nikos Aliagas.
Interview de Francis Cordelette,
directeur général d'HTM Group
Où en sont les discussions entre HTM Group et Media Markt au sujet de la cession des 34 magasins français Saturn ?
J'ai convoqué le comité central d'entreprise de Boulanger vendredi. Vous comprendrez que ce sont nos salariés que je dois informer prioritairement.
Ce sont surtout les collaborateurs de Saturn qui s'interrogent ?
Sur les quelques sites où des magasins sont en concurrence, nous aurons une réponse adaptée permettant de conserver le personnel. Par exemple, en spécialisant certains magasins sur le blanc et d'autres sur le brun / gris. L'objectif est de maintenir complètement l'emploi chez Boulanger et chez Saturn.
Y compris au niveau du siège parisien de Saturn ?
Oui, pour une durée déterminée, et relativement longue. Le rachat se ferait via HTM Group, Saturn deviendrait d'abord une société soeur de Boulanger pour arriver, peut-être un jour, même sûrement, à une fusion.
A quelle échéance envisagez-vous une convergence d'enseignes ?
Là, pour le coup, les choses peuvent se faire beaucoup plus rapidement, même avec des structures juridiques distinctes. Je pense raisonnablement qu'en un an, on peut déjà avoir fait un bon bout de chemin.
Que pèserait Boulanger avec 34 magasins de plus ?
Nous détenons actuellement 6 % de parts de marché, dont 0,5 point pris en 2010. Saturn représente 2 % de pdm. Avec l'apport des magasins Saturn, Boulanger gagne 4 années de développement.
A 8 % de pdm, vous restez néanmoins à distance de Darty et de ses 13 %...
Je ne cherche pas spécifiquement à compenser l'écart vis à vis de Darty, qui est une remarquable entreprise. Boulanger aura ouvert 6 magasins cette année en France : La Rochelle, Limoges, Annemasse, Rouen (en décembre), Arcachon et Périgueux. Dans ces deux villes, où nous sommes sur des surfaces plus restreintes, nous avons développé un concept un peu différent.
Où en êtes-vous du projet de magasin parisien intra-muros ?
Rien n'a été concrétisé et, avec ce qui s'annonce, nous avons déjà pas mal de travail devant nous...
Le groupe allemand Metro a annoncé ce vendredi que sa filiale d'électronique grand public Media Saturn envisageait de céder tout ou partie de ses 34 points de vente hexagonaux. Des discussions sont en cours, indique le communiqué, avec HTM Group, la maison-mère de Boulanger, contrôlée par l'association familiale Mulliez.
Pour l'heure, avec seulement 5,6 % de parts de marché, Boulanger et ses 94 points de vente hexagonaux) restent loin derrière les leaders du secteur (Darty et la Fnac). Nul doute qu'en mettant la main sur une trentaine de magasins supplémentaires, l'enseigne nordiste se donnerait les moyens de se relancer face à la concurrence.
Alors que PPR a déjà fait état à maintes reprises de sa volonté de céder le contrôle de la Fnac, cette annonce de Media Saturn est un élément supplémentaire de la prochaine recomposition du paysage de la distribution électronique en France.
Cette cession, si elle se concluait, constituerait la seconde opération entre Metro et la galaxie Mulliez. Le 11 octobre, en effet, la filiale française cash & carry du groupe allemand a annoncé avoir passé un accord avec la centrale d'achat du groupe Auchan. Le leader du commerce de gros en France va bénéficier de l'organisation d'Auchan Production, notamment pour son offre de marques propres dédiées à son réseau de revendeurs indépendants.
Avec 66 milliards d'euros de chiffre d'affaires - une taille sensiblement équivalente à celle de la galaxie Mulliez - et une présence dans 34 pays, le groupe Metro figure dans le top 5 des plus gros distributeurs mondiaux, derrière Wal-Mart, Carrefour et Tesco.
Entrez dans les coulisses de cette famille aux 700 cousins, découvrez qui est vraiment Gérard Mulliez, le fondateur d'Auchan, quelles sont les méthodes du groupe en Russie, ses cachotteries en Chine, ses relations inavouables outre-Atlantique.
Au sein de la tribu roubaisienne, le malheur des uns et les principes des autres ont fait la fortune de tous. Par-delà l’exceptionnelle réussite entrepreneuriale du clan, la saga Mulliez est d’abord une histoire familiale des plus romanesques. Riche en anecdotes et en confidences, l’enquête prend ici des allures de fresque historique où les révélations le disputent aux affaires de famille.
Fort de ses 600 000 salariés et de ses 86 milliards d'euros de chiffre d'affaires, l'empire des Mulliez constitue le premier acteur familial de l'économie française. Il ne s'agit pas d'un groupe à proprement parler mais d'une galaxie d'entreprises ayant en commun d'être contrôlées par les membres de l'association familiale Mulliez (ci-dessus la photo du siège de l'AFM à Roubaix).
Les principales enseignes sont : Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, Boulanger, Kiabi, Pimkie, Flunch, Atac, Norauto, Kiloutou, Cultura, Brice, Jules, Grain de malice, Top Office, Picwic, Phildar, etc. La plupart ont leur siège dans le Nord, autour de Roubaix, le berceau des Mulliez.