Alors qu'un peu partout dans les magasins Auchan, on se prépare à la célébration des 50 ans de l'enseigne, le 6 juillet prochain,  le personnel de l'hypermarché taïwanais de Tofen parfait ses vocalises. A l'occasion de l'anniversaire de Gérard Mulliez, le directeur, Mr Monster (si, si !) et son équipe ont enregistré et posté sur Internet une video qui lui était destinée.

Le 21 mai dernier, lors de l'assemblée générale de l'Association familiale Mulliez, une résolution a été adoptée concernant les élections aux conseils de gérance et de surveillance. Jusque-là, le réglement intérieur stipulait que seul le président disposait des scores des candidats. Dorénavant, les candidats non élus pourront également les connaître. 

Ce point de gouvernance faisait débat dans la famille depuis les élections de 2010. A la surprise générale, deux candidats dont l'élection semblait pourtant acquise au vu des consultations informelles de pré-scrutin , s'étaient faits recaler. Cela avait jeté le doute.

Dans le numéro de Capital de juin, la journaliste Claire Bader rapporte d'ailleurs des propos de Gonzague Mulliez (ci-contre) déplorant le manque de transparence des élections au conseil de gérance de l'AFM. "Nous ne savons jamais le nombre de voix qu'a reçu chaque élu, regrette le fondateur de Tapis Saint Maclou, c'est anti-démocratique." L'adoption de la résolution va donc dans le sens de sa revendication.

Cela fait maintenant une dizaine d'années que l'AFM a abandonné le vote à mains levées pour le scrutin électronique à bulletin secret. 

Les 20 et 21 mai dernier, l'association familiale Mulliez tenait son assemblée générale. Avant la soirée du samedi, organisée cette année sur le thème du far west, au château de la Fontaine, chez Gérard Mulliez, les associés ont pris connaissance de la progression de plus de 10 % de la valeur des avoirs familiaux. A titre de comparaison, le titre "Tous dans tout" avait affiché une hausse de 9 % l'an passé et s'était replié de 1,5 % en 2009.  

Les participations de l'AFM correspondent à la seule détention collective exercée via le pacte familial. Elles représentent environ les deux tiers de la valeur globale des actifs de la galaxie Mulliez, le solde étant principalement détenu soit par des associés à titre individuel (famille Leclercq / Oxylane, Gérard Mulliez / Auchan, Patrick Mulliez / Kiabi, etc.), soit par des actionnaires extérieurs tels que Otto Versand, propriétaire de 51 % des 3 Suisses.

L'assemblée a également été marquée par une évolution de quelques points de gouvernance et par l'annonce du dividende reversé aux 610 associés. J'y reviendrai dans un prochain billet.

Chez Auchan France, il est devenu de tradition, en milieu d'exercice, de tirer la sonnette d'alarme et de s'inquiéter de la non réalisation des objectifs de cash. Une pratique récurrente qui permet de justifier un serrage des boulons à mi-parcours et de remettre la pression sur les équipes avant d'entamer le second semestre. Cette année, l'alerte est intervenue sensiblement plus tôt, dès le début mai, et serait, de source syndicale, "la conséquence d'un premier quadrimestre qui aurait fait beaucoup de dégats au niveau de la marge commerciale". En cause : la hausse des tarifs des industriels que l'enseigne rechigne à répercuter pleinement en linéaires, pour ne pas (trop) se laisser décrocher par Leclerc au niveau des étiquettes.

Pour ne rien arranger, au plan des ventes, même si la reprise semble au rendez-vous, l'anniversaire des 50 ans ne donne pas les résultats escomptés. La direction, qui voulait une opération étalée sur 12 mois, avait-elle suffisamment pris la mesure de l'inévitable dilution de l'impact des animations ? En interne, les flashmobs à répétition commencent à lasser.

Deux infos en bref :

- Le secrétaire général Jean Minet a fait valoir ses droits à la retraite. Il est remplacé par Franck Geretzhuber, jusque-là en charge des relations institutionnelles.

- Le petit hyper Auchan City ouvert début avril à Tourcoing enregistre des performances "qui ne donnent pas satisfaction". L'emplacement, l'accès et le parking en seraient les principales raisons.

Mardi 17 mai, n'ayant pu s'entendre dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, l'ensemble des organisations syndicales et la direction d'Auchan ont signé un procès verbal de désaccord. Suite à quoi l'entreprise a unilatéralement décidé d'un octroi de 1,2 % d'augmentation des salaires au 1er mai, qui s'ajoute au + 0,3 % du 1er janvier. Cette revalorisation, jugée insuffisante par les syndicats, est inférieure à la prévision d'inflation en France pour 2011, établie mardi à 1,8 % par la Commission économique de la Nation.