Ce vendredi, la presse faisait état de la réunion des héritiers du clan Hermés. Suite à l'irruption de LVMH au capital du sellier-maroquinier, les dirigeants de l'entreprise cherchent à renforcer la cohésion familiale et à verrouiller ce qui peut encore l'être.
Ce week-end, les associés de la famille Mulliez sont eux aussi rassemblés, pour leur traditionnelle réunion semestrielle du début décembre.
Un parallèle s'impose : on a là deux acteurs économiques de premier plan, réputés pour leur capacité à dégager, après après année, de solides résultats. L'un dans le luxe, l'autre dans la distribution de masse.
Pourtant, leurs deux réunions de cette fin de semaine ne se déroulent pas du tout dans la même ambiance : inquiétude d'un côté, sérénité de l'autre.
A Roubaix, une fois de plus, les Mulliez se seront félicités du pacte créé en 1954 par leurs aïeux, le fameux "Tous dans tout" qui fonde, notamment, l'exclusivité familiale de la propriété des titres. C'est entre autre grâce à ce dispositif qu'ils sont restés à l'écart de la Bourse. Un choix contraire à celui des actionnaires d'Hermès, qui ne se seraient sans doute jamais retrouvés dans la situation où ils sont aujourd'hui s'ils avaient conservé le contrôle total de leur capital. "La Bourse, disait André Mulliez, c'est la prostitution des entreprises". C'est en tout cas le meilleur moyen de faire entrer le loup dans la bergerie.