Voici la copie de l'article que j'ai publié sur le site Rue89 :
Mi-septembre, la mission parlementaire d'information sur le CICE, le fameux crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, va rendre ses conclusions. De multiples auditions ont déjà eu lieu. Le rapporteur de cette mission est le député-maire socialiste de Feyzin (69), Yves Blein (ci-contre en compagnie de Christiane Taubira, photo ©Yves Blein), qui se trouve faire partie de la famille Mulliez par le biais de son épouse, aujourd'hui décédée. Son étiquette socialiste en fait d'ailleurs une curiosité au sein de cette dynastie libérale et entrepreneuriale.
Au même titre que les autres entreprises de distribution, les enseignes du clan nordiste figurent parmi les principaux bénéficiaires du dispositif. Auchan, par exemple, a touché 44 millions d'euros en 2013. Une enveloppe dont l'usage suscite la controverse entre effet d'aubaine sur les comptes, financement de la guerre des prix et véritables créations d'emplois.
"Je vais donc sans délai rectifier ma déclaration auprès de la Haute autorité"
Contacté par le BlogMulliez.com, Yves Blein, déclare "n'avoir aucun lien qui permette de [le] qualifier d'associé avec quelque entreprise de la famille Mulliez que ce soit". Il s'avère qu'il est pourtant gérant de trois sociétés civiles détenant des titres de l'association familiale Mulliez. Des mandats qui ne figurent d'ailleurs pas sur sa récente déclaration d'intérêts et d'activités transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), instaurée suite à l'affaire Cahuzac. Interrogé sur cet "oubli", il s'en explique : "Je ne les ai pas mentionnés car ces sociétés contiennent des actifs appartenant à mes enfants [...]. J'en suis le gérant - par mesure de protection - ni rémunéré ni indemnisé et je n'en possède aucun titre ni actif. C'est pourquoi il ne m'avait pas semblé devoir intégrer cette information dans ma déclaration mais je vais donc sans délai rectifier ma déclaration auprès de la Haute autorité." Ex-usufruitier de son épouse défunte, Yves Blein a revendu cet usufruit à ses enfants à leur majorité, il y a une dizaine d'années, pour un montant estimé à plusieurs millions d'euros.
Agé de 59 ans, le maire de Feyzin a été élu à l'Assemblée nationale à la faveur de la vague rose de juin 2012. Il a préalablement exercé de 2002 à 2012 les fonctions de directeur général de l'association Léo-Lagrange.