Deux des enseignes textiles de la famille Mulliez connaissent actuellement des mouvements sociaux liés à des plans de suppressions de postes. Chez Pimkie, une centaine de salariés des services centraux ont fait grève ce mercredi pour réclamer de meilleures indemnités dans le cadre du plan social annoncé en mai dernier qui prévoit 190 suppressions de postes. Chez Xanaka, enseigne qui sera prochainement remplacée par Grain de malice, depuis lundi, des salariés grévistes se relaient pour bloquer l'accès des camions à l'entrepôt de Neuville en Ferrain (photo France 3). La négociation bute là aussi sur les mesures d'accompagnement - et notamment les primes de départ - proposées aux 62 personnes licenciées.
Le bon cousinage va-t'il faire jurisprudence ?
Par delà la question des indemnités de licenciement, c'est aussi celle d'un éventuel reclassement dans les enseignes de la galaxie Mulliez qui est posée. Sur un strict plan comptable, les prévisions d'embauches chez Auchan, Adeo, Oxylane ou Kiabi sont supérieures au total des 250 emplois détruits chez Pimkie et Xanaka. Il devrait donc être possible de retrouver un emploi aux personnes dont le poste a été supprimé. Pourtant, dans les enseignes concernées, on se refuse à organiser des vases communicants. La raison invoquée : chaque entreprise fonctionne de manière autonome et est responsable de sa politique de ressources humaines. Un principe que l'on retrouve en filigrane dans la charte de l'AFM et selon lequel, en substance, des entreprises de la galaxie peuvent travailler de concert si elles le souhaitent ; en revanche, aucune coopération ne doit leur être imposée par leur actionnaire commun. C'est ce qui explique, par exemple, qu'Auchan et Décathlon achètent chacun de leur côté leurs vélos en Chine plutôt que de regrouper leurs achats.
En 1986, quand des centaines de postes avaient été supprimés chez Phildar, plusieurs des enseignes familiales, alors en pleine expansion, avait repris des salariés licenciés. A l'époque, les responsables avaient pris soin de préciser qu'il ne s'agissait pas d'une obligation de reclasssement mais d'une "gentillesse de bon voisinage", en l'occurrence plutôt de bon cousinage. Plus de vingt ans plus tard, c'est l'occasion de vérifier si ce bon cousinage fait ou non jurisprudence.
Plus d'infos jeudi 17 sur le site de France 3 Nord Pas-de-Calais