Devant les restaurants, de grandes affiches l'annoncent : Flunch met à profit la baisse de la TVA et veut recruter 1 000 personnes en CDI sur 2010. On fait évidemment le rapprochement avec le volet n°2 du contrat d'avenir conclu l'an passé entre l'Etat et les professionnels du secteur. Les syndicats de restaurateurs s'y engageaient, en contrepartie des économies réalisées au travers de la diminution de 11,1 points de TVA (*), à créer des emplois. La campagne de Flunch semble donc s'inscrire dans ce cadre. La réalité est plus nuancée. Dans des secteurs, comme la restauration, où le turn-over est très élevé, le seul remplacement des salariés qui ne restent pas nécessite de très importants recrutements. Chez Flunch, Claude Strohl, délégué central CFDT, indique que ce taux est d'environ 60 %. C'est beaucoup mais néanmoins inférieur aux quasiment 100 % enregistrés il y a quelques années. La campagne évoque donc un chiffre très inférieur aux besoins réels de l'entreprise. Pour autant, ces 1 000 recrutements sur 2010 ne correspondent pas non plus à des créations nettes. Dans le cadre du contrat d'avenir, Flunch s'est bien engagé sur 1 000 créations de postes, mais sur trois ans. Il y a donc une vraie ambiguïté autour du chiffre mis en avant.
En fait, c'est au niveau du bilan social qu'il sera possible de vérifier si l'entreprise a respecté les engagements pris. Il conviendra cependant d'être vigilant dans la comptabilisation des créations nettes. Il faudra par exemple mettre de côté les augmentations d'effectifs issues des reprises de restaurants (comme les cafétérias Sun7) ou des ouvertures de nouveaux Flunch. A ce sujet, alors qu''il ya peu on évoquait un plan de 50 ouvertures en France sur trois ans, le chiffre a été revu à la baisse. Seulement dix nouveaux Flunch devraient ouvrir en 2010 sur l'Hexagone.
(*) chez Flunch, en année pleine, l'économie est estimée à 50 millions d'euros par les syndicats.