"Gel immédiat de tous les investissements, suspension de tout nouveau projet de drive, abandon des extensions de magasin" : fin mai, Vincent Mignot, le DG d'Auchan France a tiré le sonnette d'alarme et signifié à ses équipes un renoncement sans précédent en matière de développement. Intitulée "Plan de reconquête 2014 : mobilisation générale", sa longue note de 5 pages invite chaque directeur de magasin et de service à chiffrer, sur son périmètre, et à lui faire remonter, pour le 8 juin, l'impact de ces renoncements. Le ton se veut drastique et sans concession : "Vous me suivez ou vous partez", indique-t-il en substance dans son courrier.
Le but de ces économies est de donner la priorité aux "sites coffres-forts" et de leur permettre d'avoir les moyens de se battre dans l'impitoyable guerre des prix que se livrent les hypers de Carrefour, Leclerc et Casino (Géant). Pour ne rien arranger, les ouvertures récentes de nouveaux magasins Auchan (Aéroville et Epinay-sur-Seine) ne donnent pas les résultats escomptés. L'enseigne a par ailleurs subi plusieurs revers en matière de développement : à Valenciennes-Marly, son projet a été retoqué alors que Leclerc a lui été autorisé à ouvrir 3 000 m² en centre-ville. Deux gros magasins du groupe vont en outre devoir affronter une nouvelle concurrence : celui de Grand-Synthe, dont le Leclerc voisin va s'agrandir ; celui de Villebon-sur-Yvette, clairement dans le collimateur du projet de l'Américain Costco, lui aussi autorisé en commission nationale.
Une précision : le projet immobilier d'Europa-City, au nord de Paris, n'est pas concerné, il est piloté par Immochan.