Présent en Ukraine depuis mars 2008 (avec à ce jour deux magasins, l'un à Kiev-Petrovka, l'autre à Donetsk), Auchan est en train de finaliser la reprise de quatre hypermarchés exploités jusque-là sous l'enseigne O'key (photo DR). Il s'agit de quatre très grands points de vente intégrés à des centres commerciaux pour lesquels l'affiliée du russe O'key, étranglée par les frais financiers, n'était plus en mesure de régler les loyers au propriétaire, le groupe Panorama. En juillet dernier, Wojciech Gwardys, directeur général d'O'key Ukraine (par ailleurs ancien cadre de Carrefour Pologne) avait quitté ses fonctions.
Les magasins concernés se trouvent à Kiev, Krivoï Rog, Zaporojie et Simferopol. La semaine passée, la presse locale a évoqué un bail de 20 ans entre Auchan et le propriétaire. Une annonce intervenue avant la signature effective et alors que les termes de l'accord financier entre les parties - toujours "complexe" en Europe de l'Est - n'étaient pas définitifs. Les dirigeants nordistes se sont du coup précipités en Ukraine pour reprendre la main sur une négociation que cette fuite pouvait faire déraper.
Les hypermarchés développés par O'key ne sont pas sans similitudes avec le concept d'Auchan. Et pour cause, le patron de ce groupe basé à Saint-Pétersbourg, n'est autre que Patrick Longuet, ancien DG d'Auchan Russie, parti en 2007 avec plusieurs de ses cadres.
Cette opération de croissance externe modifie les plans de développement d'Auchan dans le pays. Si les deux hypers actuellement en construction (dont celui du site de l'ancienne usine Electromach) ne sont pas remis en cause, en revanche les autres projets sont stoppés. Une décision qui ne fait l'affaire ni des expatriés ni du partenaire ukrainien, le groupe Furshet, associé à Auchan depuis 2007. Et il est peu probable que la récente embauche par Igor Balenko (le patron de Furshet) de l'ancien président d'Auchan Russie, Jean Mailly, comme consultant, arrange les relations entre les deux groupes.