Ce 1er juillet, l'abaissement du taux de la TVA à 5,5 % dans les restaurants fait l'actualité. J'ai eu l'occasion d'évoquer dans ma note du 9 juin les stratégies prix mises en place dans les enseignes d'Agapes, n°2 en France de la restauration commerciale avec Flunch, Pizza Paï, Amarine, etc.
Ces dernières années, faute du feu vert bruxellois nécessaire à cette baisse de la TVA, l'Etat français avait mis en place un système de subventions qui avait pris la forme d'une aide à l'emploi. Ce qu'on appelait les aides HCR (pour hôtels, cafés et restaurants). Plafonnées à 30 équivalents temps plein par établissement, ces aides étaient essentiellement destinées aux entreprises indépendantes, y compris les franchisés type McDonald's. Organisées en structure succursaliste intégrée, les enseignes d'Agapes ne pouvaient pas en bénéficier au-delà de 30 employés. Constatant que les concurrents dotés de structures juridiques distinctes par établissement étaient, eux, éligibles aux aides, Agapes a calculé qu'en 2007, ce sont ainsi près de 12 millions d'euros d'aides que le groupe n'a pas été en mesure de capter.
L'an passé, deux des enseignes (Flunch et Amarine) ont donc décidé d'aller "chercher les aides" en procédant à un changement de statut juridique. Les autres ont reculé devant la charge de travail et les coûts administratifs conséquents, préférant miser sur la baisse de la TVA (et ils ont eu raison !). Flunch a déployé des moyens très importants et mobilisé ses services centraux pour gagner un an d'aides... mais qui disparaissent aujourd'hui avec la TVA à 5,5 %. Cela faisait partie des contreparties demandées par le gouvernement. Autrement dit, le jeu en valait la chandelle, mais ça ne sert maintenant plus à rien...