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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 14:01
(Photo Pierre Le Masson) Il y a des jours où les Mulliez doivent se demander s’ils ont bien fait de soutenir  la campagne de Nicolas Sarkozy. Car en dépit de l’adhésion globale du clan nordiste à la politique de réformes du chef de l’Etat, sur plusieurs sujets, les initiatives du président de la République ou de son gouvernement ont véritablement de quoi les contrarier. Et on ne parle pas ici de son côté bling-bling, à l'opposé des habitudes de discrétion en vigueur au sein de la dynastie roubaisienne.  Il y a d’abord eu, cet hiver, l’affaire du déblocage anticipé de la participation dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat. Arnaud Mulliez, président d’Auchan France, s’était d’ailleurs fendu d’une tribune dans Le Monde pour expliquer, en substance, que l’actionnariat salarié n’était pas une cagnotte dans laquelle on puisait tous les quatre matins mais bel et bien une épargne qu’il convenait de laisser fructifier.
Rebelote ces derniers jours avec le projet de loi pour la modernisation de l’économie qui sera débattu à l’Assemblée à la fin mai. Certes, globalement, à en juger par les réactions des uns et des autres, cette future loi fait davantage le jeu des distributeurs que des fournisseurs. La possibilité, pour les premiers, de pouvoir négocier les tarifs des industriels devrait leur redonner davantage de marge de manœuvre pour faire baisser les étiquettes en rayon (ou du moins pour en limiter la hausse compte tenu de l’inflation actuelle sur les matières premières). La mesure contribuera évidemment à doper l’attractivité commerciale des enseignes mais elle pèsera lourd sur leurs comptes d’exploitation. D’ailleurs, les représentants des salariés ne sont pas sans s’inquiéter et craignent de devoir faire les frais des investissements qui seront consentis par les enseignes pour financer les baisses de prix. De ce point de vue, Auchan est placé sur le même plan que ses concurrents.
En revanche, en marge de la négociabilité, deux autres volets du projet de loi pourraient, s’ils étaient votés, s’avérer lourds de conséquences pour le géant nordiste. Cela concerne tout d’abord l’assouplissement des conditions d’ouvertures de nouveaux magasins. Avec le nouveau texte, il ne sera plus nécessaire d’obtenir d’autorisation pour ouvrir des points de vente de moins de 1 000 m² (actuellement, le seuil est à 300 m). La mesure, de l’aveu même des promoteurs du texte, vise en particulier à doper le hard-discount qui, de par son format de prédilection, devrait ressortir comme le premier créateur de m² sur la nouvelle tranche « libérée » des 300 à 1 000 m². Les Allemands Lidl et Aldi, tout comme les groupes français Carrefour, Casino et Intermarché, qui possèdent leurs propres enseignes de maxi-discompte (respectivement Ed, Leader-Price et Netto) seront évidemment les premiers à tirer profit de la situation. A l’inverse des acteurs déjà en place, Auchan, qui n’est pas présent sur le créneau du hard-discount, ne sera pas en mesure de surfer sur la vague. Surtout, ses gros paquebots vont faire face à un encerclement en règle de la part des nouveaux hard-discounts qui naîtront dès que seront parus les décrets d’application. Et il serait surprenant que les hypers ainsi attaqués n’y abandonnent pas quelques parts de marché.
Un autre article de la loi de modernisation de l’économie est dans le collimateur d’Auchan. Pour donner des gages au commerce de centre-ville, le projet de loi présentée par Christine Lagarde prévoit d’alléger la taxation sur le chiffre d’affaires (TACA) pour les plus petites surfaces et, en contrepartie, de majorer celle des hypermarchés et de magasins implantés dans les centres commerciaux. Compte tenu de la nature de son parc de magasins, de leur taille et de leur chiffre d’affaires par mètre carré et de la contribution de ses hypermarchés à ses  résultats sur l’Hexagone, Auchan est le distributeur français qui devrait le plus durement ressentir ces 25 % d’augmentation de la TACA. Le groupe a embauché il y a quelques mois un lobbyiste. Inutile de dire que son programme pour les semaines qui viennent est particulièrement chargé...
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commentaires

E
qui ne se méfie pas de lui????
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U
raouf ezzeddine<br /> USSA<br /> POéTE de Mer
Répondre

La face cachée de l'empire Mulliez

Entrez dans les coulisses de cette famille aux 700 cousins, découvrez qui est vraiment Gérard Mulliez, le fondateur d'Auchan, quelles sont les méthodes du groupe en Russie, ses cachotteries en Chine, ses relations inavouables outre-Atlantique.

Au sein de la tribu roubaisienne, le malheur des uns et les principes des autres ont fait la fortune de tous. Par-delà l’exceptionnelle réussite entrepreneuriale du clan, la saga Mulliez est d’abord une histoire familiale des plus romanesques. Riche en anecdotes et en confidences, l’enquête prend ici des allures de fresque historique où les révélations le disputent aux affaires de famille.

 

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L'empire des Mulliez

AFM2Fort de ses 600 000 salariés et de ses 86 milliards d'euros de chiffre d'affaires, l'empire des Mulliez constitue le premier acteur familial de l'économie française. Il ne s'agit pas d'un groupe à proprement parler mais d'une galaxie d'entreprises ayant en commun d'être contrôlées par les membres de l'association familiale Mulliez (ci-dessus la photo du siège de l'AFM à Roubaix).
Les principales enseignes sont : Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, Boulanger, Kiabi, Pimkie, Flunch, Atac, Norauto, Kiloutou, Cultura, Brice, Jules, Grain de malice, Top Office, Picwic, Phildar, etc. La plupart ont leur siège dans le Nord, autour de Roubaix, le berceau des Mulliez.

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