Suite à la publication du livre La face cachée de l'empire Mulliez, je publie ci-dessous le droit de réponse demandé par Bruno Poupard, "doyen d'âge des associés de l'association familiale Mulliez", au titre des informations présentées en page 194 de l'ouvrage.
"Mon beau-père, Louis Mulliez-Cavrois, n'a pas mis un sou dans ma clinique édifiée en 1967. Il n'en comprenait pas la nécessité, bien qu'informé depuis toujours sur ma carrière chirurgicale spécialisée, et sur l'organisation par les chirurgiens en place d'une impossibilité d'hospitaliser mes patients dans les rares structures chirurgicales. Tout le monde savait cela à Roubaix.
Par contre, mon beau-frère Louis Mulliez-Motte avait souscrit à la construction pour 2 000 parts sur 125 000 au capital de la clinique du parc. Un autre Beau, Benoît, avait pris 1000 parts. Soit au total 3 000 parts sur 125 000, plus les miennes, 4 000 parts, grâce à un emprunt (ma famille avait été ruinée par la guerre)."
Bruno Poupard complète son droit de réponse d'un certain nombre de précisions le concernant.
"Je suis né en 1921 ; en 1939, j'avais 18 ans et j'étais à Sainte-Geneviève de Versailles pour préparer Navale. Fils unique, en 1940, j'ai avec ma mère participé à l'exode de mai qui nous a amené à Dax où des amis juifs s'étaient établis. Ils avaient avec d'autres Autrichiens mis en route à Paris une radio anti-hitlérienne. Ils s'enfuiront le 19 juin 1940 ; les troupes allemandes arrivèrent le 28 juin et le lendemain matin, la Gestapo débarquait chez nous, c'est-à-dire chez nos amis en fuite. Après diverses péripéties, nous étions mis en résidence surveillée, isolés dans la forêt landaise. Nous avions tous les jours un officier de la SS sur le dos (division Totenkopf). A la fin de l'hiver, je fus expulsé vers une zone non occupée où je restais 10 mois. Mes études militaires à Ginette étaient finies… et j'ai par la suite mené une vie errante et précaire. Finalement installé à Paris, j'ai pu entamer une licence de sciences et une licence de lettres (anglais) jusqu'en 1944 où, rattrapé par la Gestapo et le système STO, je dus quitter précipitamment la capitale la nuit du 10 juin. A Dax, je retrouvais mon père, disparu depuis mai 1939, et nous faillîmes périr dans un accrochage avec les Allemands. Mon père fut grièvement blessé, et à vrai dire, je l'ai sauvé.
Vous avez évoqué dans votre livre un diplôme de frigoriste. Il s'agissait des cours du soir aux Arts et Métiers, qui me permettaient de circuler après le couvre-feu. Pendant ce temps, notre maison et notre petite usine de Boulogne-sur-Mer étaient entièrement détruites par l'aviation britannique.
Je ne fus pas pris au service actif en septembre 1944 en raison de mon mauvais état général dû à un jeûne prolongé. Je finis mes licences en 1946 et je quittais Paris pour Lille, où, sur l'insistance de mon père, je rentrais en première année de médecine, grâce à l'appui du professeur Bernard, responsable médical des FFI.
Peu de temps après mon arrivée à Lille, je rencontrai tout à fait par hasard la fille aînée de Louis Mulliez-Cavrois, que j'épousais le 12 juillet 1949. Mes parents venaient de se réinstaller du côté de Boulogne-sur-Mer. Nos amis Smolenski étaient assassinés en République Dominicaine.
J'ai été nommé interne en 1951, puis chef de clinique chirurgicale infantile, enfin installé à Roubaix où je devais fonder la Clinique du Parc en 1967. À noter que ce bâtiment de 11 000 m² fut détruit 912 par Auchan pour y installer une banque.
Je suis le doyen d'âge des actionnaires de l'association familiale Mulliez. J'ai assisté à toutes les péripéties de la naissance de ce que vous appelez "l'empire Mulliez", où il y a beaucoup de bon et un peu de mauvais.
Pour moi, les créateurs ont été :
- le binôme des deux frères, Louis et Gérard Mulliez-Cavrois, Gérard Mulliez fils,Gonzague Mulliez, Christian Leroy,Michel Leclercq,Patrick Mulliez, Franky Mulliez.
La réussite a été acquise par ces huit personnes uniquement. Puis aidées par certains au cours de leur expansion. Mais ceci est une autre histoire… ».
Je ne connais pas la famille Mulliez, par contre j'ai connu le Docteur Poupard, de 1973 à 1978 j'ai travaillé à la Clinique du Parc, où M.Poupard faisait de la chirurgie réparatrice chez les bébés et bien que cette clinique était plus destinée à la "noblesse" des environs, j'y ai très souvent vu, des enfants issus de famille n'ayant surement pas les moyens de se payer ce genre de chirurgie et d'établissement, opérés par lui et sans aucun doute, gratuitement, beaucoup lui doivent un physique qu'ils n'auraient pas eu sans lui, j'espère qu'ils le savent .....
c est quand meme grace au ouvrier que vous avez fait fortune<br />
et maintenant vous n etez des cadres a laporte car il vous coute <br />
trop chere au bout de 32 ans de maison se n est pas humain
Je ne suis pas d'accord avec vous, ils ont fait fortune, tout simplement parce qu'ils ont eu la bonne idée au bon moment. S'il n'avait pas créé ses entreprises les une derrières les autres, investit les économies d'après guerre, n'avait pas travailler corps et âme, pour mener à bien leur projet. Les ouvriers comme vous dites n'auraient pas de travail aujourd'hui.<br />
C'est fou les gens n'arrivent pas à reconnaître, tout simplement par jalousie face à l'argent, que ses dirigeants d'entreprise sont comme tout le monde. Il se lève le matin et va travailler dure et même très souvent bien plus durement qu'un ouvrier, pour gagner son argent. Sauf que lui ne lâche rien, il trime pendant des années, et enfin il peut commencer à souffler car la réussite est là.<br />
Alors aillez une bonne idée, trimez pendant 5 ans sans avoir de salaire, développer votre buisness, faite des nuits de 5 heures pendant 15 ans. Ne voyez jamais vos enfants, ni votre famille, et vous aussi peut-être qu'un jour vous serez riche.<br />
Oui mais pour faire tout ça, il faut avoir du cran !!!
D
dl002
23/04/2015 16:56
Mr Poupart, vos bouts de pourcentage détenus en 1967, on s'en fiche pas un peu, non ?
Poupard s’écrit avec un D à la fin comme vous le savez déjà dl002 ‼️
La face cachée de l'empire Mulliez
Entrez dans les coulisses de cette famille aux 700 cousins, découvrez qui est vraiment Gérard Mulliez, le fondateur d'Auchan, quelles sont les méthodes du groupe en Russie, ses cachotteries en Chine, ses relations inavouables outre-Atlantique.
Au sein de la tribu roubaisienne, le malheur des uns et les principes des autres ont fait la fortune de tous. Par-delà l’exceptionnelle réussite entrepreneuriale du clan, la saga Mulliez est d’abord une histoire familiale des plus romanesques. Riche en anecdotes et en confidences, l’enquête prend ici des allures de fresque historique où les révélations le disputent aux affaires de famille.
Fort de ses 600 000 salariés et de ses 86 milliards d'euros de chiffre d'affaires, l'empire des Mulliez constitue le premier acteur familial de l'économie française. Il ne s'agit pas d'un groupe à proprement parler mais d'une galaxie d'entreprises ayant en commun d'être contrôlées par les membres de l'association familiale Mulliez (ci-dessus la photo du siège de l'AFM à Roubaix).
Les principales enseignes sont : Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, Boulanger, Kiabi, Pimkie, Flunch, Atac, Norauto, Kiloutou, Cultura, Brice, Jules, Grain de malice, Top Office, Picwic, Phildar, etc. La plupart ont leur siège dans le Nord, autour de Roubaix, le berceau des Mulliez.
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